Ce rêve bleu…

Un immeuble des années 90 dans un quartier de Bonnevoie où vieilles familles luxembourgeoises se mêlent à une communauté internationale et colorée. Tout est là: restaurants, bars, proximité immédiate du cœur de la ville et, de l’appartement hérité d’une grand-maman, une vue panoramique sur la ville. Il aura fallu huit mois de travaux et pas de maître de chantier mais un homme inspiré, pour arriver à un joli résultat.

Laurent nous accueille au pas de sa porte, dans cet appartement en dernier étage. A travers les portes vitrées, le bleu profond du salon attire irrésistiblement l’œil. Il faut dire que la couleur azuréenne domine l’esthétique de tout l’appartement, se déclinant en tonalités différentes, «bleu Lac de Côme» et «bleu regard persan», précise notre hôte.

Original et esthète, à son habitude, Laurent marie cette chromatique avec du vieux rose. Epris de chine et de beaux matériaux, il n’en reste pas moins pragmatique et confesse avoir déniché ses deux canapés aussi roses que confortables et dont l’assise est «haute de 45 cm et non pas de 30, ce qui est beaucoup plus confortable», chez Möbel Alvisse. Un parfait combo avec le tapis très ancien cédé par sa chère grand-mère. Le bouquet dans des tons de rose disposé non loin, fait office de cerise sur le gâteau.

Le propriétaire des lieux nous entraine ensuite dans la pièce transformée en dressing – lieu à faire pâlir d’envie n’importe quelle fashionista -, puis dans la chambre où un pan de mur concentre caractère grâce au papier-peint Sarah Lavoine, choisi – forcément – dans les teintes de bleu.

Et puis il y a aussi les deux terrasses… L’une pour les hôtes, dans le prolongement du séjour, l’autre côté chambre qui, au même titre que la cuisine, demeure la chasse gardée de Laurent.

Dans l’entrée, deux plots en résine d’inspiration marbre et provenant de la boutique Bonn, servent de socle à coupe ancienne et autres souvenirs rapportés de vacances.

Les toilettes, aussi élégantes qu’un boudoir sont habillées d’un papier peint Cole & Son et un trio de petits singes en positions de yogi viennent espièglement rappeler le motif du papier-peint.

Dans la salle de bain, les conseils astucieux d’un ami évitent les matins difficiles: «j’ai fait placer les mitigeurs sur le côté gauche de la douche et non sous le pommeau. Ceci évite les pas de côté dès potron-minet pour cause d’eau pas encore chaude.» Bien vu!

Laurent chine partout. La table de salle à manger datant des années 70 est mariée à des chaises contemporaines. Les lustres d’inspiration seventies viennent tous de chez Lucien Schweitzer. Laurent sourit: «il est vrai que je suis inspiré par l’univers de la série Mad Men». Nous, en le regardant prendre la pose devant notre photographe, on pense à Peter Sellers. La petite moustache y est pour beaucoup, il est vrai. Mais ici point de «The party»: «Vive les petits comités. Recevoir 20 personnes à la fois, ce n’est plus mon truc. Je préfère les dîners intimistes à six ou huit personnes afin que chacun profite au mieux et des lieux et de la compagnie.»

Après plusieurs mois de rénovations, quel conseil Laurent peut-il nous donner? «Avoir beaucoup de patience. Être une main de fer dans un gant de velours avec les différents corps de métier et toujours suivre son premier désir, sa première inspiration. L’astuce serait de choisir une pièce dont on est sûr (déco, couleurs, inspiration) et décliner le reste des lieux autour de cette inspiration première. Sans cela on perd le fil. Ici tout est parti du coloris bleu.»

Dans cet appartement qui domine la ville, Laurent est heureux mais confesse un petit travers: «J’ai ici beaucoup de choses en verre, table, table basse… et passe donc beaucoup trop de temps à traquer poussières et traces de doigts.»