L’évolution de l’architecture au Luxembourg

La durabilité est une façon différente de se positionner socialement : comment vivre, comment maîtriser la mobilité, comment équilibrer la consommation. Une bonne architecture est durable par essence. Il faut s’inspirer de l’histoire et regarder quels bâtiments ont fait leurs preuves.


La pression constante dans le foncier pour faire de la plus-value est un problème, car elle mène à la destruction de bâtiments qui n’ont que quelques années. Le durable, ce sont des bâtiments bien pensés, bien construits, dans lesquels les gens se sentent bien, et qui perdurent. Pour les bureaux et les bâtiments fonctionnels, la volonté de construire pour durer est faible, alors que dans le passé on essayait de moderniser des infrastructures. Afin de répondre aux défis de la durée de vie des bâtiments, il faut pouvoir adapter l’utilisation des bâtiments, au lieu de systématiquement détruire pour reconstruire. Il serait envisageable de construire des bâtiments plus flexibles, modifiables au fil du temps. Une autre option serait de construire de façon à pouvoir réutiliser les matériaux. C’est le principe de l’économie circulaire. Une ville pourrait changer de forme, avec un cœur solide et une périphérie flexible. Nous avons d’ailleurs aujourd’hui des modes de vie plus nomades, la mobilité occupe une place essentielle dans notre vie. Les choix en matière de développement durable doivent être faits très tôt dans un projet. La marge pour faire des modifications se réduit très rapidement. Le problème de la durée de vie se pose moins dans le domaine de l’habitation. Les particuliers construisent généralement, même s’ils ne souhaitent que vendre, avec des standards de qualité respectables. D’un autre côté, l’architecture doit fonctionner mais aussi toucher. Il ne faut pas perdre cette dimension émotionnelle, sinon nous risquons de nuire au vivre ensemble et au social. L’architecte peut expliquer l’impact de chaque choix.
Une architecture durable, c’est aussi un urbanisme durable, une densité intelligente. C’est le rôle des urbanistes, des architectes et des ingénieurs-conseils de proposer une densité élevée qui respecte la qualité de vie. La pénurie de terrains reste d’actualité. Des solutions de nouvelles formes d’habitat sont possibles, comme les coopératives de construction ou la transformation de lieux insolites en logement. Tout cela ne peut cependant qu’être parallèle aux grands modèles privés et publics de logement. Notre pays est aussi grand que la Sarre et moitié moins peuplé. Il faut essayer d’élargir de manière ponctuelle les périmètres de façon intelligente, pour que les nouveaux terrains ne deviennent pas tout de suite des objets spéculatifs. Une idée moins consensuelle serait de contraindre sérieusement les propriétaires avec des taxes pour les inciter à mettre leurs terrains et leurs structures sur le marché le plus rapidement possible. De toute façon, il faudra tôt ou tard choisir entre d’avantage de terrains constructibles ou une augmentation de la densité. La densité, la mixité et l’espace public définissent la qualité d’un quartier. Ces facteurs font la vie, les rencontres, favorisent les commerces de proximité. Il faut éviter de faire des quartiers exclusivement résidentiels ou professionnels. Autrefois, les villes vivaient du fait qu’il y avait un artisanat local, vecteur de vie. Aujourd’hui on a peur, par exemple des nuisances sonores. Cela mène à une logique d’éloignement, contraire au développement durable: plus de distances, un gâchis de terrain, des pertes de temps.
De nombreux PAP (Plans d’Aménagement Particulier) vont dans ce sens, avec des espaces publics bien définis et qui fonctionnent. Les surfaces purement décoratives pourront être remplacées partiellement par des surfaces utiles et exploitables pour des activités comme par exemple «urban farming».

«DESIGN FIRST – BUILD SMART, SUSTAINABLE AND INCLUSIVE »

Toute création, qu’elle soit artistique, architecturale, technique ou artisanale, est rendue plus cohérente, esthétique et durable par une conception professionnelle, indépendante, intégrée et détaillée. Il faut éviter que la construction ne soit réduite à un processus industriel et commercial, et promouvoir, dès l’origine du projet, une conception de qualité. Le travail des membres de l’OAI consiste en une planification créative, fonctionnelle et économique ainsi que dans la coordination et la supervision de la réalisation. Les membres de l’OAI offrent au maître d’ouvrage, par un dialogue permanent, une forte personnalisation d’une construction contextuelle et une mise en adéquation du projet à réaliser avec le budget à disposition, tout en étant prêts à engager les projets selon les principes «Life Cycle Cost» et «Economie Circulaire». Concrètement, après la phase de conception et d’études, et les démarches administratives d’une complexité toujours croissante, ils choisissent avec le maître de l’ouvrage les entreprises et artisans. Ils suivent les travaux, font respecter les délais, veillent à la qualité de l’exécution sur laquelle ils engagent leur responsabilité.

source : OAI