Quelle situation pour les logements au Luxembourg ?

Au premier du mois de mars dernier, le Grand-Duché du Luxembourg rapporte 142.820 bâtiments résidentiels et semi-résidentiels* et 233.675 logements**. Le monopole de l’espace est largement détenu par les maisons unifamiliales qui représentent, à elles seules, 82,9% des bâtiments et la moitié des logements.

La répartition de la population : contrainte dans la géographie du logement

Le territoire grand-ducal fait face à des disparités - dans l’étalement du logement - directement liées à la disposition de la population luxembourgeoise. Logiquement, ce sont les régions urbaines les plus habitées qui accueillent un grand nombre de logements ; ainsi, plus de 82.000 d’entre eux, soit 35% du nombre total, se situent dans les 4 premières villes du pays. Les petites communes rurales se retrouvent souvent désarmées - comme Saeul (Est du Luxembourg) et ses 297 logements.
Selon cette perspective, les densités de la population luxembourgeoise participent étroitement à la définition du type de logement prépondérant dans une commune. Dans les cantons ruraux, avec un minimum de 51,5 habitants/m2 pour Clervaux, les maisons sont prédominantes.
Enfin des communes urbaines telles que Luxembourg-ville ou Hesperange – avec des taux de logements respectifs de 79,5% et 62,6% - les appartements y sont majoritaires.

Le logement luxembourgeois change de visage

Bien que la maison unifamiliale soit le type de logement prééminent au Luxembourg, la construction de ce standard est statistiquement en baisse. En effet, plus d’un quart des maisons unifamiliales ont été maçonnées avant 1946 : sa part dans l’édification de nouveaux bâtiments après 2001 a reculé de 7.2 points par rapport à la période antérieure.
Le phénomène de l’archétype du logement luxembourgeois laisse place aux immeubles à appartements. La portion de ces derniers a plus que doublé en 80 ans, chiffrée à 15,7% des bâtiments construits depuis 2001.
En d’autres termes, le prorata des logements situés en maisons unifamiliales recule pour laisser la tendance vers les appartements croître. L’édification de nouveaux habitats interagit avec le fait rural ou urbain de la zone concernée. Les principales communes urbaines du Luxembourg – telles que la capitale, Ettelbruck ou Echternach - connaissent un taux de logements neufs compris en 5,0 et 14,0%. A contrario les six communes supportant un taux supérieur à 27% (Weiler-la- Tour, Fischbach, Weiswampach, etc.) sont majoritairement rurales.

Les surfaces moyennes et prix au mètre carré

Finalement, la surface moyenne des logements totalise 130 m2 (soit plus grand qu’en France, Belgique et Allemagne de, respectivement, 21,7%, 2,1% et 18%). Mais, une fois encore, des nuances sont à notifier. Effectivement, la surface habitable moyenne d’une maison est de 166m2 alors que celle d’un appartement est moitié moins importante. Chronologiquement, ces surfaces ont augmenté et varient aussi selon les communes. Entre autres, le morceau de pays allant de la capitale à l’ancien bassin minier (S.O de Luxembourg) font face à des logements de taille moindre a posteriori de la région nordique luxembourgeoise.

Voir le graphique : Moyennes du prix au mètre carré et de la surface de logement par régions 

Définitions :
*Un bâtiment semi-résidentiel est constitué d’un/de logement(s) plus d’un/de local/aux non destiné à l’habitation d’un individu.
**Un logement incarne le lieu d’habitation (local, appartement ou maison) dans lequel un ou des individus peuvent s’abriter jour et nuit.

 

Lou REMETER 
Sources chiffres :
STATEC-RP2011
Regards sur le stock des bâtiments et logements ¦ 13 - STATEC Juillet 2017, de Charlie Klein et François Peltier.